La céramologie
Une céramique connaît trois stades de fabrication : le façonnage, la décoration, la cuisson. Ces trois stades ayant connu des évolutions à travers le temps, la céramique permet donc à l'archéologue de dater un vestige.

En effet un vase fabriqué durant le néolithique (environ 10.000 ans avant J-C) n'aura pas les mêmes caractéristiques qu'un vase façonné sous la période romaine et ce dernier sera aussi différent d'une fabrication réalisée au cours des dix siècles que dure la période médiévale.

Le mot Céramique, dont le français a fait un synonyme de poterie, vient du grec kèramikos, "fait d'argile" ; c'était aussi le nom d'un quartier d'Athènes et d'un faubourg de la cité, dont une partie était à l'intérieur des murs et une autre partie à l'extérieur.
Les potiers s'y étaient installés avec leurs ateliers et leurs étals de vente, lui donnant son nom. Aussi, dans cette page, nous ne traiterons que de la céramique grecque, ou plutôt des poteries peintes à figures créées par les potiers d'Athènes, mais qui, par la suite, furent imitées non seulement dans presque tout le monde grec, mais aussi par les Italiotes de l'Italie méridionale et par les Etrusques.
C'est d'ailleurs dans les tombes étrusques que furent trouvés les premiers vases à figures, tellement abondants que jusqu'au XIXe siècle, les archéologues étaient convaincus que les Etrusques étaient les inventeurs et les fabricants de ces vases. L'Allemand Friedrich Gerhard (1795-1867) démontra que ces vases dits étrusques étaient en réalité attiques, et que la plupart de ceux qu'on trouvait en Italie centrale et septentrionale étaient exportés de Grèce.

Les vases sont dits à figures rouges ou noires, selon que le dessin ressort en rouge sur un fond noir ou inversement ; ces teintes, qui pour les rouges vont de l'ocre brun ou rouge brique et où le noir varie en intensité, prenant parfois des reflets presque violets, étaient obtenues grâce à une technique complexe, à l'utilisation de "vernis", et surtout à des méthodes particulières de cuisson. Les plus anciens sont les vases à figures noires qui apparaissent vers env. 635. Ils ne sont pas nés spontanément mais procèdent de l'ancienne tradition qui remonte en Attique à l'époque géométrique, où l'on faisait de grands vases peints de décors géométriques au milieu desquels apparurent bientôt des représentations de scènes plus ou moins stylisées ; par ailleurs, le style attique est préfiguré et influencé par les vases proto-corinthiens et corinthiens à motifs végétaux et animaux, et par les vases orier.talisants qui apparaissent aussi au env.viie siècle.Ces premières figures noires athéniennes s'inscrivent dans l'ensemble de ces styles influencés par les poteries anatoliennes, mais c'est seulement dans la première moitié du env.vie siècle.que s'affirme l'originalité des vases attiques, avec des maîtres comme les peintres dits de Heidelberg,de l'Acropole, et surtout Kleitias, le peintre du célèbre vase François du musée de Florence.
Les figures noires resteront encore à la mode jusqu'au milieu du env.ve siècle.; mais vers env.530, est inventée la figure rouge, qui pourra être utilisée concurremment avec la figure noire sur le même vase ; elle devient prépondérante au env.ve siècle.pour disparaître à son tour en Attique vers la fin du env. IVe s.

Les thèmes des peintures de vases sont d'une immense variété ; ils vont des scènes inspirées du cycle épique, de l'Iliade et de l'Odyssée, en bref de toute la mythologie, aux scènes de la vie quotidienne les plus intimes, jusqu'à la toilette des femmes et les actes amoureux.
La guerre, la marine, le théâtre sont autant de sujets d'inspiration, et dans toutes ces scènes les artistes grecs ont rivalisé d'invention, d'ingéniosité, de goût, de maîtrise, de talent voire de génie, faisant de la céramique attique l'un des sommets de l'art universel. Parallèlement, les peintres athéniens orneront des vases sur fond blanc de peintures où sont utilisés les bleus, les jaunes, les rouges, généralement dans des scènes de la vie courante ; ces vases aux formes allongées sont des lécythes dits "funéraires".

Les potiers ont fait preuve d'autant d'habileté, d'imagination et de talent que les peintres, dans la variété et l'équilibre des formes données aux céramiques, depuis les élégantes amphores panathénaïques dans lesquelles on versait l'huile sacrée donnée aux vainqueurs des jeux lors des Panathénées, jusqu'aux hydries à anses galbées et aux œnochoés à bec tréflé.

Sous l'influence des vases attiques, des écoles de potiers ont créé des séries de vases en Italie du Sud entre les env.ve et env. IIIe siècle, en particulier en Lucanie, en Campante et en Apulie.
Les décors sont souvent chargés et on rencontre des jaunes, des rouges bordeaux surajoutés, et le fond, au lieu d'être noir peut être bleu. Dans la série des vases d'Apulie (les actuelles Puglie, ou Pouilles), il faut inclure les vases dits de Gnathia (act. Egnazia) du nom du port situé au nord de Brindisi. Ces vases fabriqués aux env. IVe et env.me siècle.n'étaient ornés que de motifs géométriques courbes (et en particulier en vrilles) à l'exclusion de figurations humaines.
A l'époque hellénistique, les vases à reliefs, généralement monochromes, rouges ou noirs, vont remplacer les vases à figures en particulier en Grèce.


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