Hébreux
Ce peuple de nomades, sans doute d'origine sémitique, est essentiellement connu historiquement par les textes bibliques.
Il entre réellement dans l'histoire avec le clan des Térachites qui aurait été établi dans les environs d'Ur dans les premiers siècles du ~ IIe mil.
Sans doute au ~ XVIne siècle, vers l'époque d'Hammurabi, Abram, fils de Terach, émigra avec les siens au nord de la Mésopotamie et, après un séjour à Har-ran, il se rend en Canaan.
C'est là qu'il conclut une alliance avec Elohim, divinité essentiellement sémitique, et prit le nom d'Abraham qui signifierait le "père des nations".
Ses descendants, à la suite d'une famine, se seraient installés en Egypte où les aurait fait venir l'un d'entre eux, Joseph, devenu ministre du pharaon.
Il semble que cette migration doive se situer à l'époque de la domination des Hyksos, au ~ XVIIe siècle.Après que les Égyptiens eurent chassé les Hyksos, ils considérèrent tout naturellement les Asiatiques venus dans le delta à la suite des envahisseurs hyksos comme des ennemis et les réduisirent en servitude.
C'est dans ce cadre historique qu'il faut placer la captivité des Hébreux en Egypte, qui durent travailler à construire les villes érigées par les Ramsès à l'orient du delta.
C'est à l'époque de Ramsès II, au ~ XIIIe siècle, qu'on est tenté de placer la fuite d'Egypte sous la direction de Moïse.
Ce dernier, si jamais il fut un personnage historique, pourrait bien être un Egyptien comme l'indique son nom (Mosé, forme hébraïsée de l'égyptien mess qu'on retrouve dans des noms comme celui de Ramsès) et comme l'assure une tradition d'époque grecque rapportée par Appion.
Moïse emmène hors d'Egypte les Hébreux qui nomadisent pendant de nombreuses années dans le Sinaï avant d'entrer en Canaan sous la direction de Josué, en passant le Jourdain à la hauteur de Jéricho.
Pendant plus d'un siècle les Hébreux, appelés par ailleurs Beni-Israël (les Fils d'Israël), vont se battre pour la possession de Canaan, contre les Cananéens et contre les Philistins.
Les relations entre Hébreux et Cananéens demeurent ambiguës.
D'une part il arrive qu'ils détruisent leurs cités, ils rejettent leurs dieux au rang de démons, d'autre part ils adoptent leur langue et nombre d'aspects de leur civilisation, et ils connaissent sans cesse la tentation d'adorer leurs dieux.
En revanche, les Philistins apparaissent comme les ennemis irréductibles contre lesquels leurs douze tribus s'uniront jusqu'à se donner finalement un roi, Saiil, au ~ XIe siècle, afin d'acquérir une cohésion nécessaire à leurs entreprises guerrières.
Il semble que le nom des Hébreux soit identique à celui des Khabiru, que nous connaissons bien par de nombreux textes historiques du ~ IIe mil.
Les Israélites ne seraient finalement qu'un "peuple" parmi l'ensemble de tribus nomades portant le nom générique de Khabiru.
R. de Vaux, qui a analysé les points de ressemblance entre Hébreux et Khabiru, remarque aussi que le nom des Khabiru disparaît en Mésopotamie en même temps que celui des 'Apîru en Egypte et des Hébreux dans la Bible, c'est-à-dire vers le ~ XIIe/~ XIe siècle, à la fin de l'époque du Bronze.
Après l'établissement des Hébreux en Canaan, il n'est plus jamais question que des Israélites : on ne retrouvera la mention d'Hébreux que dans les textes bibliques tardifs qui se référeront à une ancienne tradition.
La monarchie israélite atteint son apogée avec les deux successeurs de Saul, David (~ 1010/- 970) et le fils de ce dernier, Salomon (~ 970/~ 931).
Le royaume s'étend alors sur la plus grande partie de la Palestine.
A la mort de Salomon il sera divisé en deux États bientôt rivaux, Juda dont la capitale demeure Jérusalem et Israël au nord, dont la capitale est Samarie.
Ce dernier royaume dure deux siècles ; il succombe en ~ 722 sous les coups des Assyriens qui enlèvent et mettent à sac Samarie.
Juda est détruit par le Babylonien Nabuchodonosor qui met à sac Jérusalem en ~ 587 et déporte une partie de sa population sur les bords de l'Eu-phrate.
Après la prise de Babylone par les Perses, leur roi Cyrus autorise les Juifs à rentrer à Jérusalem (~ 538) et le Temple est restauré.
Cependant, la Judée demeure sous la domination perse et ensuite grecque après la conquête d'Alexandre au ~ IVe siècle.En ~ 167 des Juifs, sous l'énergique impulsion d'un prêtre, Mattathias et surtout de son fils Judas surnommé Maccabée (c'est-à-dire "le Martel"), se révoltent contre la tutelle des Séleucides et se rendent bientôt indépendants.
Simon, qui poursuivit la lutte contre les Grecs après la mort de son frère Judas, est à l'origine de la dynastie dite asmonéenne qui va régner sur la Judée indépendante jusqu'en ~ 63, date à laquelle Pompée intègre la Palestine à l'Empire romain.
Sous l'Iduméen Hérode, la Judée connut une précaire indépendance en ~ 40, mais peu après sa mort, en ~ 4, elle redevint une province romaine.
En 66, une révolte générale des Juifs leur octroya quatre années d'indépendance, qui se terminèrent par la destruction de Jérusalem en 70.
A partir de leur installation en Canaan, les Hébreux participent de la civilisation cananéenne connue par les fouilles des grands sites de Palestine.
Cependant, quelques aspects originaux sont déterminés par leur croyance religieuse.
Il ne subsiste que les bases du Temple de Jérusalem, qui, d'après les descriptions bibliques, semble avoir représenté un syncrétisme entre l'art égyptien et phénicien.
Le seul monument propre au judaïsme demeure ainsi la synagogue.
Il existe aussi une peinture d'époque tardive qui emprunte à la tradition gréco-latine, et qui est connue en particulier par les peintures de la synagogue de Doura-Europos.
Quant aux grandes cités "royales" de l'Ancien Testament, Jérusalem et Samarie, Megiddo, Gézer et Hazor, elles s'inscrivent dans l'ensemble culturel judéo-cananéen.
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