Han
Les dynasties chinoises des Han durent de ~ 206 à 220.
Cette longue période vit le véritable commencement de l'histoire des Chinois en tant que peuple unifié.
Après le court intermède des Qin qui succédèrent aux Zhou en ~ 221 et le règne remarquable de Shihuangdi qui relia les tronçons épars de la Grande Muraille en une suite ininterrompue de murs solides sommés
d'un chemin de ronde et protégés par des tours de guet, et qui se rendit célèbre pour avoir fait brûler les livres anciens (sauf ceux traitant de technique), les souverains Han vont se mettre en devoir de consolider l'unité et d'organiser le pays.
Oh distingue deux périodes, celle des Han antérieurs (Qian Han) allant de ~ 206 à 8, suivis par un intermède (celui de l'usurpateur Wang Mang, de 8 à 22), et celle des Han postérieurs (Hou Han) qui reprennent le pouvoir et le gardent jusqu'en 220.
Pendant toute la durée de la dynastie des Han, l'agriculture progresse rapidement, favorisant l'apparition de grands propriétaires fonciers.
Le commerce s'intensifie d'autant plus que les Han se lancent dans une politique d'expansion vers l'Asie centrale : la création de la route de la Soie permet des échanges nombreux avec les pays du Moyen-Orient.
Les philosophies anciennes, répudiées par Shihuangdi, sont remises à l'honneur.
La poésie, la littérature, connaissent un essor considérable, ainsi que l'étude de l'histoire.
Les sciences ne sont pas négligées, bien au contraire et on doit aux Han de nombreuses inventions, entre autres la boussole, le sismographe.
La capitale Chang'an (actuelle Xi'an) s'agrandit et devient une immense métropole.
L'empire est alors en lutte constante contre les barbares de l'Ouest, les Xiongnu (Huns) que la barrière constituée par la Grande Muraille ne suffit pas à contenir.
Mais bientôt ces Xiongnu, affaiblis, sont obligés de composer avec la puissance chinoise.
De nombreuses révoltes paysannes ponctuent la période des Han, celle des "Sourcils rouges" tout d'abord au début de notre ère, puis celle des "Turbans jaunes" en 184, qui amènera finalement la chute de la dynastie.
Grâce aux conquêtes, la Chine s'enrichit et l'art devient étatique : les inhumations dans d'immenses tombes sont le prétexte à une sculpture monumentale en pierre (guerriers, gardiens, animaux).
Les chambres funéraires en pierre sont décorées de bas-reliefs et ornées d'un mobilier d'une grande richesse et d'une grande variété.
Les innombrables figurines de terre cuite colorée (mingqi) retrouvées dans ces tombes permettent de reconstituer avec une grande précision l'architecture des maisons et palais, les costumes des grands de la cour, et représentent la plupart des activités du peuple.
Les vases céramiques, imitant les vases de bronze anciens sont maintenant vernissés au plomb, ce qui leur confère une teinte verdâtre (oxyde de cuivre) préludant aux céladons.
Mais la grande innovation est celle de grès cuits à haute température (1200-1300°) qui annoncent les porcelaines.
Ces poteries sont généralement revêtues d'un engobe rouge ou d'une glaçure jaune ou brune.
Au début du IIIe siècle, les révoltes populaires abattent la dynastie des Han et le territoire chinois est alors divisé en trois royaumes (Wei, Shu et Wu), qui se combattront pendant de longues années.

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