Dvâravatî
Les populations de langue mon (apparentée au khmer et à divers dialectes parlés dans le Sud-Est asiatique) formèrent plusieurs royaumes au début de notre ère dans les régions de basse Birmanie et de l'embouchure du Menam Chao-Phraya au Siam, jusqu'en 1047 en Birmanie et jusqu'au xme siècle dans le nord du Siam, où les derniers souverains du bas Menam sêtaierït réfugiés devant l'avance des Khmers.
Ils laissèrent des vestiges de constructions bouddhiques, assez peu considérables en Basse Birmanie, notamment Hamsâvatî (Pegu) et à Sudhammavatî (Thatôn), où l'on retrouve des bases de stupas en latérite, octogonales, ainsi que des vestiges de murs.
Les stupas de Zoktok sont en latérite et ornés d'un bouddha sur chaque face.
Non loin, un mur en latérite long de 110 m et haut de 2,20 m, ouvert à l'est, porte des panneaux historiés d'animaux combattants.
De même, à Kyôntu, à 30 km au nord-est de Pegu, une plate-forme en latérite est couverte de plaques de terre cuite vernissées ornées de scènes de danses et de combats d'hommes et d'animaux.
Ces vestiges, difficilement datables, sont certainement antérieurs à la conquête birmane de 1047.
Dans le delta du Menam en revanche, les vestiges laissés par les principautés mon sont plus nombreux, bien que seulement constitués de bases de stupas, de murs et de statues bouddhiques.
Le site de Prachin-buri comporte trois vestiges importants de cités murées, de bassins et de digues.
Dans la région de Lopburi et d'Ayu-thyâ, les vestiges antérieurs à la conquête khmère sont peu nombreux et consistent surtout en décors architecturaux en stuc et en statues du Bouddha debout.
A l'ouest du Menam, les vestiges archéologiques sont plus abondants : à Pong-Tuk et à Kampeng-Sen, on a retrouvé les traces d'édifices en latérite et des sculptures.
Le site le plus important de cette dernière zone est Nakhon Pathom, qui s'étend sur quelques kilomètres carrés.
De nombreux tumuli signalent l'emplacement d'antiques stupas, et les fouilles ont livré une quantité considérable de fragments architecturaux, de bronzes et de statues du Bouddha en métal, en stuc ou en terre cuite vernissée (pagode du Vat Yai).
Dans les environs, les vestiges de murs et de stupas sont considérables, mais encore peu fouillés (Vat Phra Men, Vat Phra Pathon, etc.).
Plus à l'ouest, dans la forêt, on a dégagé en 1952 un très grand stûpa (à Ban Ku Bua) dont il ne restait que la base richement décorée.
Tous ces vestiges ont pu être datés, très approximativement d'après l'épigraphie et les styles (apparentés à ceux âeMathùra, d'Amarâvatî, Gupta, post-Gupta et d'Anurâdhâpura), du début de notre ère au milieu du VIIe siècle environ.
Le style mon se perpétuera à Haripunjaya (Lampun) dans le nord du Siam, après le Xe siècle, par des stupas carrés très élancés aux faces décorées d'images du Bouddha.
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