C'est l'époque des "rois habitant sous la tente" des vieux textes assyriens.
On ignore comment et à quel moment ils se fixent, en particulier à Assur, mais on les retrouve sédentarisés vers l'époque d'Akkad.
Etablis à Assur, ils vont bientôt commercer avec les cités de Cappadoce et en particulier Kanesh dès les environs de ~2000.
Leur premier roi conquérant, Shamshi-Adad (~ 1813/~ 1781) étend sa domination sur le nord de la Syrie jusqu'à Mari, dont son fils Iasmah-Adad devient gouverneur en ~ 1796.
Hammourabi met un frein à cette expansion en ~1754.
Pendant près de quatre siècles l'Assyrie va être dominée par les Kas-sites puis les Mitanniens, jusqu'à ce qu'Assur Uballit VIe sièclee rende indépendant.
Après ~1244, Tukulti Ninurta reprend une politique de conquête face aux Hittites et surtout aux Kassites, dont la défaite lui assure l'accès au golfe Persique.
Après une période de régression, l'accession au trône d'Adad-Nirari II en ~ 911, inaugure le Nouvel Empire assyrien, qui s'étendra des montagnes de l'Iran à la Méditerranée ; Assarhaddon soumit même l'Egypte jusqu'à Thèbes en -~ 671.
Cet empire tombera en ~ 612 sous les coups conjugués des Mèdes et des Babyloniens.
Les Assyriens, "ces Prussiens de l'Antiquité", comme les appelle R. Grousset, ont une réputation de peuple guerrier, sanguinaire, barbare.
En réalité, comme l'a fait remarquer M. Lambert, ils ont été victimes des habitudes littéraires de leur temps, en étalant victoires, répressions, supplices, et surtout de la conservation des écrits de leurs ennemis les plus acharnés, les prophètes de la Bible.
En fait, en y regardant de près, on pourrait adresser les mêmes reproches aux Hittites et aux Hébreux, et sans doute aux autres peuples de l'Antiquité orientale si tous leurs textes nous étaient parvenus.
Au demeurant, notre époque est sans doute la plus mal placée pour juger le passé sur ce plan...
A cela, M. Lambert oppose les louanges des princes de Sam'al aux rois d'Assyrie et les sourires inattendus des "jbhes dames de Nimrud".
De fait, la civilisation la plus féconde, en Mésopotamie, après celle de Sumer, n'est pas celle des Babyloniens mais bien celle des Assyriens.
Ils sont les créateurs d'une architecture puissante mais élégante, fondée en partie sur des formes d'origine sumérienne comme celle de la ziggurat, mais surtout d'une sculpture particulièrement forte et originale dont l'héritière sera non Babylone mais la Perse achéménide : ainsi, en particulier, des taureaux ailés, modèles des Chérubins de la Bible, et surtout des innombrables bas-reliefs trouvés dans les palais des grandes capitales assyriennes : Assur, Ninive, Kalakh, Dur Sharrukin, <qui font revivre tout un monde, ou plutôt plusieurs mondes : celui, fantastique, des dieux avec les génies ailés à tête humaines ou animales ; les scènes de chasse, de guerre, de camp, de culte, de banquet, etc.
Les fouilles de Dur-Sharrukin, de Til-Bar-sib, nous font connaître la peinture assyrienne, de même que les portes de Balawat nous révèlent l'art des bron-ziers.
Et si nous songeons à la multitude de textes littéraires livrés par la bibliothèque d'Assurbanipal à Ninive, et parmi lesquels se trouve ce chef-d'œuvre universel: l'Epopée de Gilgamesh.
on reconnaîtra que les Assyriens sont les créateurs de l'une des plus riches civilisations du Proche-Orient.

Principaux rois :

• Adad-nirari I (1307-1275)
• Salmanazar I (1274-1245)
• Tukulti Ninurta I (1244-1208)
• Assur-nadin-apli (1207-1204)
• Assur-ninari II (1203-1198)

Epoque néo-assyrienne:

• Adad-ninari III (911-891)
• Tukulti Ninurta II (890-884)
• Assurnazirpal II (883-859)
• Salmanazar III (858-824)
• Tiglath-Phalasar III (744-727)
• Sargon II (721-705)
• Sennacherib (704-681)
• Assarhaddon (680-669)
• Assurbanipal (668-627)