Abydos
Transcription grecque de l'ancien égyptien Abdjou, ville de la Haute-Egypte, entre Thèbes et Assiout. Contrairement à la plupart des villes de la vallée, elle a été édifiée non à proximité du Nil mais aux portes du désert.
Les premières fouilles sont dues à Mariette, dont la trouvaille la plus importante est une « table royale » exhumée en 1864 dans le temple de Séthi Ier : il s'agit d'une liste de 76 rois, depuis Mènes, premier roi d'Egypte dans les listes traditionnelles, jusqu'à Séthi, gravée sur les parois d'un corridor du temple.
Une première table, en assez mauvais état et qui se trouve maintenant au British Museum, y avait déjà été découverte par Bankes en 1818. Mais les plus remarquables découvertes - dues à Amélineau - restent celles des tombes royales des Ière et IIème dynasties (époque thinite), dans l'aire appelée par les Arabes Oum el-Qaab, qu'il explora superficiellement en 1895. Il y mit au jour en quatre campagnes 350 tombeaux, qui furent fort mal publiés.
Les fouilles ont été conduites rationnellement de 1899 à 1901 par sir William Flinders Pétrie.
Les tombes royales sont entourées de tombes plus petites appartenant aux membres de la famille royale et aux courtisans.
La momification n'était pas encore pratiquée et toutes les tombes avaient été pillées dès l'Antiquité, mais un important matériel en a cependant été retiré, surtout par les fouilleurs anglais. Les tombes sont simples, composées d'un grand puits revêtu de briques (type I de la classification de Reisner) pour les plus anciennes ; celles des derniers rois de la Ire dynastie, plus complexes, possèdent un escalier d'accès (type II), tandis que celles de la IIe dynastie offrent une rampe d'accès inclinée (type III).
W.-B. Emery, qui a fouillé d'autres tombes thinites à Saqqarah, a émis l'hypothèse que les tombes d'Abydos n'auraient été que des cénotaphes. Cela reste à prouver, mais par contre, tous les égyptologues s'accordent pour voir un cénotaphe dans la tombe de Sésostris III, roi de la XIIe dynastie (-1887-1850), dont on a aussi retrouvé le temple funéraire.
Les plus remarquables monuments d'Abydos sont le temple que Séthi Ier fit construire pour son père Ramsès Ier (vers environ 1320-1318), son propre temple funéraire avec son cénotaphe, et le temple funéraire que son fils, Ramsès II (environ 1298-1232), s'y fit également élever.
Ces temples sont précieux pour la beauté de leurs bas-reliefs.
Le prestige d'Abydos venait du fait qu'elle était devenue la cité d'Osiris. Ce dieu y apparaît en effet sous la Vème dynastie et il en demeure la divinité dominante avec Antef II (XIe dyn., vers environ 2100). Le sanctuaire d'Osiris attirait des pèlerins venus de toute l'Egypte, et l'on y célébra les mystères du dieu, jusqu'à l'époque romaine.

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