Abalessa
Au cœur du Sahara, en plein pays touareg et presque au pied du Hoggar, un amas de pierres près d'Abalessa ne pouvait manquer d'intriguer les archéologues. Les Touareg y voyaient la tombe de Tin-Hinan, l'ancêtre de leur peuple.
En 1926, Francis Kuhn, un aventurier hongrois, qui se faisait appeler Byron de Prorok, organisa une mission pour fouiller ces ruines. Dès les premiers travaux, une riche sépulture fut découverte sous des dalles. On en retira un squelette de femme portant des bracelets d'or et d'argent ainsi que divers autres objets. La sépulture se révéla antérieure à l'Islam et les fouilles, reprises scientifiquement par Maurice Reygasse, ont permis de déterminer la nature du monument. Ce n'était pas à l'origine un mausolée mais plutôt une sorte de fortin. Des empreintes de monnaies ont permis de dater la sépulture de l'époque de Constantin, c'est-à-dire du premier tiers du IVéme Siècle.
Le monument lui-même est sans doute plus ancien. On a émis l'hypothèse selon laquelle il aurait été édifié par des légionnaires romains, peut-être ceux qui participèrent aux expéditions de Septimus Flaccus en 70 ou de Julius Maternus en 86.
La nature même de la sépulture reste tout aussi hypothétique. La femme qui y a été ensevelie serait de type égyptien, grande et élancée, différente donc des femmes targui actuelles.
L'archéologie aurait-elle retrouvé le mausolée de la reine légendaire des Touareg, venue en ce lieu en des temps mythiques sur une chamelle blanche avec servantes et serviteurs, depuis le Tafilalet, dans le Sahara occidental ?

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