Turcs
Selon une légende, les Turcs, dont le nom en vieux turc signifie "Forts", "Vigoureux", seraient sortis d'une caverne de l'Altaï, appelée Erkéné-qon.
A l'origine, ils constituaient peut-être un unique groupe avec les Mongols dont la langue actuelle demeure voisine.
Le fait qu'ils parlent une langue agglutinante, ce type de langue paraissant particulièrement archaïque (à ce groupe appartiennent encore quelques langues caucasiennes, le sumérien, et quelques langues du Proche-Orient protohistorique), laisse supposer que depuis une très haute époque ils ont conservé leurs structures linguistiques, c'est-à-dire qu'ils se sont peu mêlés à des populations étrangères.
Cependant, on ne sait à quelle culture archéologique sibéro-altaïque les rattacher.
Peut-être certains peuples mentionnés par Hérodote au ~ Ve siècle, tels les Arimaspes (voir Sar-mates) ou les Argippéens qui vivent au pied d'une haute montagne et décrits comme chauves et camus, sont-ils des proto-Turcs auxquels on pourrait attribuer les tombes de Pazyryk.
Ils apparaissent dans les textes chinois sous le nom de Tujue (T'ou-kiue) qui les font descendre des anciens Xiongnu (Huns).
Lorsqu'ils apparaissent historiquement, ils sont établis vers les confluents de l'Orkhon et de la Selenga, l'Ob et le haut Ienisseï.
C'est dans ces régions qu'on a découvert des inscriptions gravées sur les diverses faces de pierres dressées, en une écriture qu'on a appelée "runes" sibériennes, du fait de leur vague similitude avec les runes germaniques.
Ces pierres pouvaient être ornées de bas-reliefs grossiers, telles celles que découvrit le naturaliste allemand Daniel Messerschmidt qui parcourut la Sibérie entre 1719 et 1727 pour le compte de Pierre le Grand.
Ces runes, adaptées sans doute de l'alphabet ara-méen et dont on retrouve des formes similaires dans les alphabets cursifs parthes et palmyréniens, ont été déchiffrées à la fin du siècle dernier par le philologue danois V.
Thomsen, la langue qu'ils exprimaient étant relativement proche des langues turques modernes.
Ces inscriptions ont été gravées entre les VIe et vme siècle, époque à laquelle les Turcs, tout d'abord vassaux des Rouran, peuple connu par les textes chinois, se révoltent contre ces derniers en 552 et dominent une grande partie de l'actuelle Mongolie.
Leur roi, Bumin, prend alors le titre de qaghan (empereur).
Cet empire turc, qui s'étend bientôt jusqu'au Talas, est divisé en deux en 553 entre les fils de Bumin : Turcs orientaux avec Mou-han, fils aîné de Bumin, en Mongolie, autour de la future Qaraqorum, Turcs occidentaux avec le frère cadet de Bumin, Istemi qui conquit la Transoxiane (région de l'Amou Darya, dans l'actuelle partie orientale du Turkmenistan et de l'Uzbé-listan), où il entre en contact avec les Byzantins.
Cet empire turc disparaît dans la première moitié du VIIIe siècle.sous les coups conjugués des Chinois et d'un autre peuple turc qui va dominer une partie de l'Asie centrale, les Uighurs.
Peu après, les Turcs vont entrer en contact avec les conquérants arabes, se convertir à l'Islam et, au siècle suivant, inteIVenir activement dans la vie politique du monde islamique.

Histoire-archeologie.com © Tous droits réservés