Nabatéens
L'origine de ce peuple de caravaniers qu'on trouve installé avec certitude au ~ IVe siècle.au nord-ouest de l'Arabie et à l'est de la mer Morte, sur le territoire de l'actuelle Jordanie, demeure discutée.
On a longtemps admis qu'il fallait voir dans les Nabaiati des textes néo-assyriens du ~ VIIe siècle.les ancêtres des Nabatéens, les identifiant également aux Nebaioth mentionnés dans l'Ancien Testament.
Cependant, il subsistait des difficultés d'ordre philologique pour admettre l'équation possible des trois noms, et historique du fait d'un hiatus de trois siècles entre la mention des Nabaiati, qui, d'après les annales assyriennes, devaient résider soit en Mésopotamie vers PÉlam, soit plutôt vers les déserts au nord de l'Arabie, et celle des Nabatéens.
Ces derniers apparaissent pour la première fois sous ce nom chez les historiens grecs à propos d'une campagne qu'entreprirent en ~ 312 Antigone, l'un des généraux et successeurs d'Alexandre, et son fils Démétrios Poliorcète contre leur territoire au-delà de la mer Morte.
Aussi a-t-on plutôt tendance à admettre que les Nabatéens étaient des caravaniers venus d'Arabie ào Sxià à vme époque indéterminée, vers le ~ IVe siècle.Cette hypothèse, à laquelle se sont ralliés divers archéologues, manque de fondements sérieux et elle néglige la mention des nbyî (forme sémitique
consonantique de Nabaiati) dans des graffiti du Djebel Ghunaym près de Teïma, vers le nord de l'Arabie et datés du milieu du ~ VIe siècle.par Winnett et Rééd.
Cette mention prouve la présence de ces Nabaiati dans une région correspondant à celle des textes assyriens, et constitue un lien avec les Nabatéens.
En tout état de cause, les Nabatéens paraissent établis au ~ me siècle.dans Pétra, qui fut sans doute au départ un entrepôt des marchandises dont ils assuraient le transit entre le Yémen et l'Inde d'une part, et le monde gréco-romain d'autre part ; Pétra se trouvait remarquablement placée, à un nœud de routes la reliant à l'Egypte, à la Palestine et à la Syrie.
Dès la fin du ~ me siècle.(ou le début du ~ IIe s.) les Nabatéens sont organisés en un État monarchique, comme en témoigne une inscription du Khalasa qui mentionne leur premier roi et qui est datée entre ~ 200 et ~ 150.
Les historiens grecs nous ont conservé le souvenir de plusieurs de leurs rois, dont les principaux sont Obodas Ier (~ 96/~ 87), Arétas III, mort en ~ 62, qui paya tribut aux Romains et ouvrit son pays aux influences gréco-romaines, Arétas IV (9-40), sous qui Pétra connut son âge d'or.
La décadence de la ville commence sous Malichos II (41-70), après que les navigateurs gréco-romains eurent découvert l'existence de la mousson.
Le commerce avec l'Inde se détourna de la Nabatène et les vaisseaux grecs partis d'Egypte traversèrent directement l'océan Indien, sans relâcher le long des côtes de l'Arabie.
La Nabatène fut finalement annexée par Trajan en 106, et connut de ce fait une nouvelle prospérité.
A l'époque byzantine, Pétra n'était cependant plus qu'une bourgade, ayant depuis l'annexion perdu son rôle de capitale au profit de Bosra.
Lors de la période d'expansion, les Na-batéens annexèrent des territoires allant de Damas, dont l'un de leurs princes, Arétas, fut roi en 40 au Hedjaz en Arabie.
L'architecture nabatéenne, fortement influencée par l'art romain, se rencontre à Avdat et surtout à Medain Saleh, en Arabie du Nord.
De cette importante étape de caravanes sur la route du Yémen subsistent de nombreux temples et tombes rupestres munis de belles façades dans le style de celles de Pétra.
A Khirbet Tannur, au sud-est de la mer Morte (Jordanie), Nelson Glueck a exploré en 1937 un petit temple nabatéen d'où ont été exhumées de nombreuses sculptures d'un style nabatéen provincial différent de celui des sculptures de Pétra.

Histoire-archeologie.com © Tous droits réservés