Mycéniens
Au sens strict du terme, ce mot désigne les habitants de Mycènes.
Comme c'est dans ce site que Schliemann découvrit la civilisation de la Grèce de l'âge du Bronze et qu'il jouissait dans l'antiquité homérique du plus grand prestige, les archéologues se sont accordés à étendre le nom de mycénien à l'ensemble des peuples et de la civilisation du Bronze récent égéen, sans que cela implique, naturellement, qu'il ait existé un quelconque empire de Mycènes s'étendant sur ces régions.
Mycénien est un terme commode pour désigner une civilisation, dont nous ignorons le ou les peuples qui en furent porteurs.
Ces peuples pouvant d'ailleurs être, parmi d'autres, les Achéens, les Ioniens, les Minyens et toute la poussière de populations, Pelasges, Dryopes, Éoliens, Haimones, dont les auteurs nous ont conservé les noms et des éléments légendaires.
La civilisation mycénienne correspond à l'appellation archéologique d'Helladique récent, ce terme d'Helladique ayant été forgé par les archéologues pour désigner les trois grandes phases de la culture du Bronze de la Grèce continentale.
L'Helladique ancien couvre tout le ~ IIIe millénaire, l'Helladique moyen s'étendant entre - 2000/- 1900 et - 1600/- 1550.
Alors que l'Helladique ancien est ouvert vers les Cyclades et l'Asie Mineure, la Grèce de l'Helladique moyen et du début de l'Helladique récent se trouve sous l'influence de la Crète minoenne, et à partir de l'Helladique récent III les Mycéniens, qui se sont rendus maîtres de la Crète, développent une civilisation indépendante et originale qui demeure cependant marquée par les acquis mi-noens antérieurs.
A partir d'une étude serrée des céramiques mycéniennes selon la typologie et les niveaux stratigraphiques où elles ont été trouvées, Arne Furumark a établi une classification de ces poteries et une chronologie de leur évolution qui n'a subi depuis que de menues modifications, ces dernières n'étant d'ailleurs pas toujours acceptées par l'ensemble des spécialistes.
A l'Helladique récent III, la civilisation mycénienne connaît une expansion qui préfigure celle de la Grèce archaïque et classique.
Les navigateurs mycéniens vont fonder des comptoirs en Sicile et en Italie du Sud, en Libye, près de Cyrène, et en Asie Mineure.
Les tessons et vases mycéniens polychromes à motifs géométriques, animaux et humains, aux formes élégantes, coupes, kylix, jarres, tasses, cratères, amphores, œnochoes, vases à étrier (voir Grèce), etc., sont répandus à travers tout l'Orient, jusqu'à PEuphrate et plus particulièrement à Ugarit et dans la vallée du Nil jusqu'au sud de Thèbes.
Les objets mycéniens (épées de bronze, cnémides...) se retrouvent dans les Balkans (civilisation de Monteoru, par ex.) et jusqu'en France (cnémide retrouvée dans la Seine) ; c'est semble-t-il aussi par leur intermédiaire que les perles de faïence, dont le foyer de fabrication est l'Egypte sont parenues jusqu'en Espagne et en Angleterre.
La civilisation mycénienne disparaît vers la fin du ~ XIIe siècle.à la suite de guerres intestines dont la légende grecque nous a conservé le souvenir, et peut-être à la suite d'invasions de populations venues du nord (Doriens ?).
Le déferlement des Peuples de la Mer en Méditerranée orientale semble hé à une expansion finale des Mycéniens.

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