Minyen
Les Grecs appelaient Minyens une population qui reçut son nom du légendaire roi d'Orchomène, Minyas.
Ces Minyens ne seraient qu'une fraction des Éoliens, autre population de l'époque préhellénique, établie en Grèce orien-
tale, en Thessalie méridionale et en Béotie, et qui aurait ensuite émigré vers les îles de la mer Egée qui ont reçu d'eux le nom d'Éolide et dont Lesbos est la principale.
Ces Éoliens, ethniquement déterminés à l'époque historique grâce à leur langue, un dialecte grec, et établis vers les côtes d'Asie Mineure - ce qui les fit tomber sous le joug perse au ~ VIe siècle.-échappent à toute enquête serrée dès qu'on les recherche à l'époque mycénienne ou prémycénienne, pendant laquelle leur ethnie s'est formée.
Il en est de même pour les Minyens.
Avec Orchomène, leur autre grand centre est Iolcos, au sud de la Thessalie, où les fouilles ont en effet livré un établissement d'époque mycénienne.
C'est de ce port (actuelle Volos) que les Argonautes, sous la conduite de Jason, sont partis vers l'extrémité de la mer Noire pour y conquérir la fameuse Toison d'or apportée en Colchide par Phryxos, parti lui-même des environs d'Orchomène.
Ces sont ces Minyens, pense-t-on, qui ont effectué le travail gigantesque qu'a représenté l'assèchement du lac Copaïs à l'époque mycénienne, et ce sont encore eux, en conséquence, qui auraient construit l'acropole de Gla.
A la suite de ses sondages à Orchomène, Schliemann a donné le nom de minyenne à une poterie grise qu'il y a recueillie et ce nom lui a été conservé.
Il s'est avéré depuis que ces vases aux formes peu variées : gobelet, jatte (ou corbeille) à fond plat et à deux anses, large coupe à pied, sont caractéristiques de PHelladique moyen, c'est-à-dire des quatre premiers siècles du ~ IIe millénaire La poterie est polie et brillante, semble savonneuse au toucher; ses profils aigus, ses anses minces, témoignent d'une volonté d'imiter les modèles métalliques.
Cette poterie monochrome est soit grise (la plus ancienne et la plus abondante), soit jaune ; on a pensé que la grise imitait les vases en argent et en bronze, la jaune ceux en or.
Il existe aussi de rares séries rouges qui auraient imité le cuivre.
Elle est si abondante à Orchomène qu'on a pu penser que c'était là son centre d'invention.
Il semble plutôt qu'elle a été introduite en Grèce par la Thessalie, suivant le chemin d'invasion des Achéens.
C'est dans cette région qu'on trouve les plus anciennes céramiques minyennes, qu'on appelle "vrai minyen" ou "minyen gris", bien que leurs couleurs varient entre le gris-bleu et le noir olive.
Elle se répand à travers les régions méridionales de la Grèce au cours de l'Helladique moyen I et, à Asiné ; les fouilleurs qui pensent que cette céramique a été faite au moule, constatent sa présence concurremment avec le type dit minyen-argien trouvé dans le site de Korakou, à Lerne et dans toute Pargolide.
Celui-ci semble être une imitation méridionale du minyen gris, mais fait à la main.
Le minyen gris est ensuite fait au tour, sans doute après l'introduction de cet instrument que les fouilleurs d'Asiné situent à l'HM II.
C'est à cette époque qu'apparaît la troisième série, le minyen jaune, qui se fait encore à l'Helladique récent.
Bien qu'en général les poteries minyennes soient lisses, on en connaît des exemplaires ornés de dessins incisés : lignes, guirlandes, cercles concentriques.
Une céramique d'aspect similaire mais de forme différente a été retrouvée en Asie Mineure et en particulier à Beycesultan, datée du Bronze ancien III, incitant James Mellaart à situer dans cette région l'origine de la poterie minyenne.

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