Étrusques
Ce peuple porteur d'une brillante civilisation qui se développe en Italie centrale à partir du ~ VIIIe siècle.a fasciné depuis longtemps les archéologues, et il reste encore sujet à controverse.

Dès le XVe siècle, la découverte de tablettes de bronze écrites en ombrien avec des caractères étrusques (appelées tables Engubines, du fait qu'elles ont été trouvées à Gubbio) ou l'ouverture des premières tombes de Tarquinia, attirent l'attention sur ce peuple mystérieux qui construisait de somptueuses tombes souterraines.
Dès le XVme siècle.naît l'étruscologie, avec des savants comme Gori et Passeri, et au siècle suivant les fouilles se multiplient, livrant à l'Europe émeIVeillée ces séries de vases pour la plupart attiques, vases à figures dits alors étrusques.
Cependant, la multiplicité des travaux depuis plus de deux siècles n'a pas encore résolu le mystère étrusque.
On dispose d'environ 10 000 inscriptions, souvent très courtes, il est vrai ; on sait lire l'alphabet étrusque qui procède d'alphabets grecs occidentaux, introduits peut-être par Cumes, mais si l'on comprend un certain nombre de mots, généralement relatifs à la parenté, dans l'ensemble la langue étrusque demeure indéchiffrée et tous les rapprochements qu'on a pu faire avec les langues asianiques ou européennes sont restés infructueux.
L'origine elle-même des Étrusques est sujette à controverse.
Selon Hérodote, ce seraient des Lydiens qui auraient émigré vers l'Italie à la fin du ~ xme siècle.sous la direction de Tyrrhénos ou Tyrsenos, lequel aurait donné leur nom aux Étrusques, Tyr-sènes en grec, les Latins les appelant Etrusci ou Tusci : de ce dernier nom vient celui de la Toscane.
Au contraire, Denys d'Halicarnasse soutient qu'ils sont autochtones.
Ces deux positions continuent de s'affronter encore de nos jours.
Les arguments des partisans de l'origine orientale sont abondants, car les aspects orientaux de la civilisation étrusque sont nombreux et incontestables, mais leurs adversaires expliquent ces aspects par des échanges commerciaux ou civilisateurs, et non par des invasions, et ils font remarquer que tous les sites étrusques qui se développent vers la fin du ~ vme siècle.se trouvent en continuité avec les niveaux villanoviens qui les précèdent.
De cette manière la civilisation étrusque ne serait qu'un aspect orientalisant de la civilisation de Villanova.
La seule nouveauté véritable est, à cette époque, la substitution du rite funéraire de l'inhumation, caractéristique des Étrusques, à l'incinération des Villanoviens ; mais une nouvelle conception religieuse n'implique pas forcément un changement de population.
Au demeurant, une invasion de populations venues d'Orient au ~ VIIIe siècle.ne serait pas passée inaperçue dans le courant d'ensemble de la colonisation grecque qui, visiblement, se heurte au milieu de ce siècle à une population de l'Italie maîtresse de la mer et des côtes de la mer Tyrrhénienne.
Il ne peut s'agir que des Étrusques.
Si l'on admet une migration, il faut suivre Hérodote et la replacer dans le contexte des mouvements des peuples à la fin du ~ xme siècle.; on peut alors assimiler ces Tyrsènes aux Tursha, l'un des Peuples de la Mer vaincu par les Égyptiens.
Quelle que soit son origine, la civilisation étrusque se développe entre les ~ vme et ~ me siècle, sous des influences venues d'une part d'Asie Mineure et du Proche-Orient, d'autre part de la Grèce qui sera en étroit contact avec les cités étrusques et influencera tout leur art.
Selon les historiens latins, les douze principales cités se seraient unies en une confédération.
Les noms de ces villes varient selon les sources, mais on peut sûrement y inclure Tarquinia, Vulci, Véies, Volterra, Vetulonia, Pérouse, Popu-lonia, Caere, Chiusi, Bolsena, peut-être Arezzo et Fiesole.
On n'a guère fouillé de manière approfondie les villes étrusques, excepté Marzabotto, aussi l'architecture reste mal connue, bien que les tombes qui imitaient les demeures soient ici riches d'enseignement.
L'archéologie étrusque s'est surtout tournée vers les nécropoles, que nous connaissons ainsi fort bien.
Les tombes se présentent soit comme des chambres rectangulaires, soit comme des salles creusées dans le roc de falaises aux façades i.
- jlptées, soit comme des tombes circulaires construites, en particulier à Caeré, soit enfin comme des tombes souterraines parfois surmontées d'un tumulus.
Il subsiste des enceintes de villes et des portes dans lesquelles l'arc et la voûte sont utilisés.
La peinture, influencée par l'art grec, est particulièrement développée, nombre de tombes étant ornées de scènes de la vie quotidienne du défunt.
La sculpture, en pierre, en terre cuite ou en bronze, est également riche et variée.
Les Étrusques étaient d'excellents métallurgistes et d'habiles artisans.
Le domaine étrusque, dont le centre se situait vers la Toscane et POmbrie, s'était étendu au nord jusqu'à Bologne, au sud jusqu'à Capoue, et Rome elle-même, à ses origines, a dû être intégrée à la sphère d'influence étrusque.
A partir du ~ Ve siècle.ce domaine s'amenuise lentement devant l'expansion des Celtes, des Grecs et surtout de Rome qui met fin à l'autonomie des cités étrusques au ~ IIIe s. Voir aussi : Castel d'Asso, Cosa, Poggio Civitate, Pyrgi, San Giovenale.

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